vendredi 30 août 2013

Attention... cochon!!!


Extrait:

"La lumière, à de certaines places éclairant la lisière du bois, maillait les fonds dans l'ombre; ou bien, atténuée sur les premiers plans par une sorte de crépuscule, elle étalait dans les lointains des vapeurs violettes, une clarté blanche. Au milieu du jour, le soleil, tombant d'aplomb sur les larges verdures, les éclaboussait, suspendait des gouttes argentines à la pointe des branches, rayait le gazon de trainées d'émeraudes, jetait des taches d'or sur les couches de feuilles mortes; en se renversant la tête , on apercevait le ciel, entre les cimes des arbres. Quelques-uns, d'une attitude démesurée, avaient des airs de patriarches et d'empereurs, ou se touchant par le bout, formaient avec leurs longs futs comme des arcs de triomphe; d'autres, poussés dès le bas obliquement, semblaient des colonnes près de tomber.
Cette foule de grosses lignes verticales s'entrouvraient. Alors, d'énormes flots verts se déroulaient en bosselages inégaux jusqu'à la surface des vallées où s'avançait la croupe d'autres collines dominant les plaines blondes, qui finissaient par se perdre dans une pâleur indécise.
Debout, l'un près de l'autre, sur quelque éminence du terrain, ils sentaient, tout en humant le vent, leur entrer dans l'âme comme l'orgueil d'une vie plus libre, avec une surabondance de forces, une joie dans cause.
la diversité des arbres faisait un spectacle changeant. Les hêtres à l'écorce blanche et lisse entremêlaient leurs couronnes; des frênes courbaient mollement leurs glauques ramures; dans les cépées de charmes, des houx pareils à du bronzées hérissaient; puis venaient une file de minces bouleaux, inclinés dans des attitudes élégiaques; et les pins, symétriques comme des tuyaux d'orgue, en se balançant continuellement, semblaient chanter. Il y avait des chênes rugueux, énormes, qui se convulsaient, s'étiraient du sol, s'étreignaient les uns les autres, et, fermes sur leurs troncs, pareil à des torses, se lançaient avec leurs bras nus des appels de désespoir, des menaces furibondes, comme un groupe de titans immobilisés dans leur colère."

L'éducation sentimentale.

et ça continue sur ce registre sur quelques paragraphes encore.

Franchement, c'est quand même mieux que "60 nuances de gris" non?


1 commentaire:

Anonyme a dit…

franchement? j ai pas ouvert le nuancier.... Mais bon Flaubert me fait pas grimper aux rideaux non plus, la litterature de cul au 19ème n était pas super super folichonne. Par contre dans "j irais cracher sur vos tombes" de Vernon Sullivan/Boris Vian, la il y a une scene de touze fascinante....entre autre.